I merletti di Cenerentola

Chantal Robillard

Mais le bruit de pas persiste et cela finit par obséder la petite qui prend peur.

Elle fonce dans une ruelle minuscule, cul-de-sac menant vers un canal sans quai, la calle Capuzzi. L’un des côtés est le long dos aveugle d’une banque. L’autre est bordé de petites maisons mal en point, rongées par l’humidité. Des herbes folles poussent même entre les briques des murs. Ça sent la pisse de chat, le linge sale, les eaux croupies.

La Cenerentola compose le code d’une entrée, heureusement sans s’y reprendre à deux fois, s’enfonce sous le porche, referme en vitesse la lourde porte.

Enfin sauve !

Dehors, les pas ont cessé. Elle va sonner à la porte d’une tante de sa mère, qui a transformé son rez-de-chaussée en chambres d’hôtes, mais ne figure pas parmi les listes de l’Office du tourisme, car elle ne veut pas héberger n’importe qui. Il y a donc peu de chance pour que l’inconnu puisse connaître le code et entrer. Même s’il est vénitien !

A Venise, en soucis, on se sécurise comme ça. On se resserre en sa casa, on s’émince

 

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