I merletti di Cenerentola

Chantal Robillard

Quand la Cenerentola rouvre les paupières, après un long soupir de détente, il y a, assis en face d’elle, un drôle de marin.

Un bel homme brun, la quarantaine, grand, aux très longues jambes, qui arbore un large anneau d’or à l’oreille gauche.
Il est bizarrement vêtu d’une vareuse bleue à boutons dorés et d’un pantalon à ponts et pattes d’éléphant guère à la mode. Sa casquette est légèrement repoussée en arrière sur son crâne d’où s’échappe une belle chevelure noire à peine grisonnante sur les tempes. Il fume un mince cigarillo et la dévisage sans se cacher, avec un sourire retenu, mélancolique. Un sourire à la Vinci.

La Cenerentola se tourne de côté, fâchée. Cette façon de la contempler paisiblement l’énerve. Il ne manquait plus que cela !

Elle referme les yeux, pense au curé qu’il va falloir avertir de certaines choses secrètes, au fleuriste, et… et zut, elle a oublié de repasser chercher sa carte bancaire ! Aïe aïe aïe, catastrophe, son Ramiro sera furieux, mais quelle petite gourde vraiment ! Et ses pieds qui font de plus en plus mal, maintenant…

 

Retour                    à suivre lundi prochain ...