I merletti di Cenerentola

Chantal Robillard

Elle court, elle court comme une folle, échevelée, en nage, le panier  vide lui heurtant les flancs tant elle le tient serré, elle n’a jamais remarqué combien l’osier peut faire mal en râpant la peau à chaque secousse. Les pavés inégaux lui rendent cuisants les plantes de pieds, elle trébuche deux fois et manque de tomber, mais se récupère à temps.

Courir, courir en amoureuse vers son ami marin, vers son avenir.

 

Enfin voici l’embarcadère et le vaporetto est là.
Et c’est même un ferry, car il y a beaucoup d’estivants. C’est un supplémentaire, ce qu’elle n’apprend qu’une fois montée à bord : le vaporetto régulier est parti il y a quelques minutes, voyez-le là-bas qui file sur le phare de Murano, Signorina, mais ne vous inquiétez pas, celui-ci va partir dans quelques minutes. Dès que les trois groupes de Napolitains qu’on attend seront là. Les Napolitains et la ponctualité, vous savez…

 

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