Et en posant ces questions, j’effectue un tour complet en
indiquant toujours un point qui se situe droit devant moi.
- Michaèèèllllé !
D’accord ! Ça ressemblait à la danse de la pluie
mais c’est pas une raison pour faire les incantations.
J’ai pas prévu de parapluie, moi !
- Michaèèèllllé !
Pas de chance pour elle, c’est toujours le soleil.
C’est alors qu’elle m’empoigne le bras pour me désigner dans un groupe de
gosses qui jouent de l’autre côté de la place, un gamin hirsute et débraillé
qui semble bien se moquer de ses appels.
- Michaèèlllé… là !
Ensuite, elle me montre le gamin, puis la carte, puis encore
le gamin juste avant de me rendre cette vue très très partielle de Venise.
J’ai compris quoi ! Pas besoin de me secouer ainsi… j’suis pas plus
con qu’un autre. Le gamin connaît, hé ben, je vais aller le trouver ce môme.
Je dis merci quand même, mais les mémères se sont déjà désintéressées de
ma petite personne et de ma quête du Graal.
C’est comme si je n’avais jamais existé.
J’ai donc chopé le môme au moment où
il allait marquer le but de sa vie. Ça ne lui a pas procuré une joie
contagieuse, contrairement à la gamine qui était dans les buts figurés par
deux pulls.
Je lui ai mis un billet de vingt euros sous le nez puis je l’ai remplacé
aussi sec par la vue de la carte postale.
- Voilà bonhomme ! On fait un deal, d’accordo ? Tu m’emmènes là-bas
et moi je te file des euros.
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