Le Campiello perdu

Nouvelle d'Albert Valée

chapitre 5

 

 

Suite ...

Retour

 

Et en posant ces questions, j’effectue un tour complet en indiquant toujours un point qui se situe droit devant moi.
- Michaèèèllllé !

D’accord ! Ça ressemblait à la danse de la pluie mais c’est pas une raison pour faire les incantations.
J’ai pas prévu de parapluie, moi !
- Michaèèèllllé !

Pas de chance pour elle, c’est toujours le soleil.
C’est alors qu’elle m’empoigne le bras pour me désigner dans un groupe de gosses qui jouent de l’autre côté de la place, un gamin hirsute et débraillé qui semble bien se moquer de ses appels.
- Michaèèlllé… là !

Ensuite, elle me montre le gamin, puis la carte, puis encore le gamin juste avant de me rendre cette vue très très partielle de Venise.
J’ai compris quoi ! Pas besoin de me secouer ainsi… j’suis pas plus con qu’un autre. Le gamin connaît, hé ben, je vais aller le trouver ce môme.
Je dis merci quand même, mais les mémères se sont déjà désintéressées de ma petite personne et de ma quête du Graal.
C’est comme si je n’avais jamais existé.

   J’ai donc chopé le môme au moment où il allait marquer le but de sa vie. Ça ne lui a pas procuré une joie contagieuse, contrairement à la gamine qui était dans les buts figurés par deux pulls.
Je lui ai mis un billet de vingt euros sous le nez puis je l’ai remplacé aussi sec par la vue de la carte postale.
- Voilà bonhomme ! On fait un deal, d’accordo ? Tu m’emmènes là-bas et moi je te file des euros.