Le Campiello perdu
Nouvelle d'Albert Valée
chapitre 3
Donc le but à atteindre dans mon cas, c’était l’endroit
représenté sur cette carte postale et si ce lieu a été jugé digne de servir
de figuration pour Venise, c’est qu’il devait être connu. J’ai un doute là ! Londres, c’est pas en Italie
quand même ? Pourquoi y me cause angliche, cet espèce d’enfoiré
uniformisé ? Mais où va Venise s’ils se mettent à engager des anglais
comme carabiniers. No !… j’avais traduit mais c’est quoi " spiiiatchièn’té ?…"
quelque chose comme " patientez " peut-être ? Bon
d’accord, j’attends. Il ne devait pas me demander de patienter, tout à l’heure.
Il a l’air furax, le bonhomme et me fait signe de déguerpir. Je lui prends donc un véritable faux Gucci, comme si ce
gaillard avait jamais fait des portefeuilles, le moins cher du lot et aussitôt,
le camelot empoigne ma carte. Il la retourne dans tous les sens puis finit par me
déclarer très content de lui : Et il se barre à la recherche d’un autre pigeon. C’est
pas ce qui manque par ici, à plumes, sans plumes voir complètement déplumés
et c’est bien ce qui risque de m’arriver si je ne reconcentre pas mon influx
nerveux. Il se bidonne comme un qu’aurait des ballonnements
douloureux, le mec. Et puis ses copains, semblerait qu’ils ont bouffé à la même
cantine car ils sont tordus de douleur. |
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