Le cimetière juif du Lido

Textes et photos de Stef*  -  Mise en page Jas

“1389”,  quatre chiffres gravés sur la plus ancienne pierre conservée dans le petit oratoire du nouveau cimetière juif construit un peu plus loin.
Divisé en parcelles, permettant à chaque nation ses rites et ses symboles, le champs de repos ne fera que croître jusqu’en 1641.

S’ensuit une longue politique et géographique érosion.

Entre 1671 et 1675, la menace du Turc: les “activités” du cimetière sont suspendues pour permettre certaines fortifications.

Début  XIXème, domination française: les murs d’enceinte sont jetés à bas, les pierres tombales couchées, les tombes nivelées pour “ qu’elles ne pussent pas servir d’abri contre les batteries du Lido, sous le feu desquelles elles étaient placées.”

En 1883, est érigé au centre du cimetière l’obélisque qui rivalise toujours avec les cyprès.

Entre 1925 et 1930, de grands travaux de restauration voient le jour au Lido : une parcelle du champs des morts fait place à un champs de tir et là où les tombes flirtaient encore avec les eaux sérénissimes, une strada lungo la laguna est aménagée.

Durant les travaux, 200 tombes et stèles affleurent le souvenir et sont éparpillées dans la partie restante du cimetière.

Armoiries, blasons, symboles, motifs bibliques… Tours, ours, galinacés, vignes, soleils, harpes, noeuds indissolubles.

La stèle funéraire d'une fosse commune avec pour seule inscription “1631 hebrei”, année de la peste.

L’épitaphe de Leon de Modène:

“Quatre brasses de terrain dans cet espace clos, 
à titre de possession pour l’éternité
furent aquises d'En-Haut pour Jehuda Leone 
da Modena…
Sois bienveillant à son égard, Seigneur et accorde-lui la paix.”

Retour accueil          Retour plan de la lagune          Suite ...