Venise insolite (les détails opus 2)

Dans cette ville les affiches étaient "collées" pour l'éternité !


 

Taillé dans le marbre, sur la façade de San Stefano. Attention, cet édit n'ayant pas été retiré, les sanctions prévues sont toujours applicables !

Le 20 juin 1633
Sont interdits les jeux de toutes sortes ainsi que de vendre des marchandises, d'installer des boutiques ou des étalages, de proférer des blasphèmes ou de se livrer à tout autre indécence, autour de cette église et des ses alentours consacrés; ceci par décision des conseillers, seigneurs et exécuteurs contre le blasphème. Les contrevenants sont passibles de peines d'emprisonnement, de galère, de bannissement ainsi que d'une amende de 200 lires en monnaie (partagées) entre l'accusateur (dont le nom) sera tenu secret et ceux qui l'ont décidé.
D. Francesco Morosini - Procureur D. Nicola Contarini, D. Marino Antonio di Priuli, D. Alvise Mocenigo - Exécuteurs contre le blasphème

Avez-vous remarqué ces deux colonnes de marbre rose sur la galerie supérieure du palais des Doges, alors que toutes les autres sont de marbre blanc ?

C'était entre ces 2 colonnes que se tenait le Doge lors des cérémonies.
C'est là aussi qu'étaient annoncées à la foule les sentences des condamnés (couleur du sang des condamnés) et parfois même le lieu servit de gibet (ex: pour Calendario).

Mais le plus souvent on dressait le gibet entre les deux colonnes de la Piazzetta (entre S.Marc et S.Téodoro) face à la tour de l'horloge.
Ainsi le condamné à mort, au moment fatidique, pouvait voir l'heure exacte de son trépas.

D'ou la menace faite aux suspects de "leur montrer quelle heure il est"

La tête du Carmagnole

Francesco Bussone da Carmagnola, dit Carmagnole, capitaine général de la Sérénissime, fut reconnu coupable de trahison. Selon la légende cette tête, placée sur la Basilique, serait la sienne. Mais comment et pourquoi est née cette légende ?

Conformément à la coutume les têtes coupées des traîtres à la République devaient rester à la vue du public sur la “pietra del bando” pendant 3 jours et 3 nuits pour servir d’avertissement.

L’image de Carmagnola, décapité à tort pour trahison par un bourreau qui s’y est repris par trois fois, a été associée à la tête de porphyre rouge qui se trouvait à l’angle de la balustrade. 

Cet endroit, avec vue sur le site des exécutions, devait avoir le sens d’un avertissement pour le peuple mais aussi, selon la légende, un avertissement pour le redoutable tribunal qui condamnait sans discernement, ce qui faisait dire au peuple baissant la tête et levant un doigt vers le ciel : “Quelli che stanno in alto (Ceux d’en haut)”

Remarquez en passant au pied de l’ancien campanile de San Polo . Ce lion rongeant une tête. Ce serait selon la croyance populaire, encore une fois celle de ce pauvre Carmagnole …

Suite ...