Impressions 

J’aime particulièrement Venise en hiver.
J’aime ces arrivées nocturnes, vers 22heures, par bateau. A cette heure là, en Novembre, Saint Marc est pratiquement désert. Quelques touristes pressés de regagner leur hôtel.

A chacune de mes arrivées, j’ai l’impression que Venise me fait son numéro. Souvent, le brouillard, plus ou moins épais qui flotte autour des réverbères, qui rend Saint Marc si fantomatique, si irréelle et si belle.

Ce Jeudi 21 Novembre, le choc fut autre. Pluie diluvienne. Rives en parties submergées. Des pontons de bois partout. Des employés municipaux ruisselants de pluie s’activaient, plaçaient d’autres pontons…

 

L’épais rideau de pluie donnait un aspect tremblé à la Place Saint-Marc, plongée dans une semi obscurité, partiellement inondée, les gargouilles de la Basilique recrachaient furieusement des trombes d’eau. Saint-Marc, dans cette semi obscurité, semblait en souffrance, un peu repliée sur elle-même, un peu abandonnée, à la fois fatiguée et inquiétante, un peu comme un animal blessé.

Il y avait quelque chose de tragique dans ce spectacle. Sentiment pénible, renforcé par la cloche de Saint-Marc qui s’est mise à sonner à minuit passé.

Le lendemain matin, à 7 heures, la sirène d’alarme a sonné : 5 coups cette fois…. La marée arrivait. L’eau a vite envahi les ruelles... Lundi matin, à nouveau, les Vénitiens, avertis d’une nouvelle marée, s’apprêtaient encore une fois a compter les sonneries de l’alarme. Moise, Sainte Rita et tous les autres... : vite!

Martine   (photos Carine et Jean)

Retour souvenirs vénitiens