Le Campiello perdu
Nouvelle d'Albert Valée
chapitre 7
Non mais des fois ! J’en ai marre de me faire arnaquer
par tout ce qui a deux pattes dans cette ville. Voilà
donc comment on se retrouve devant trois portes qui ne savent que dire No !
et une petite vieille qui ne pige que dal. à la place de Sandrine, c’est une
autre petite dame voûtée qui rapplique. Un peu moins ratatinée que la
première, elle me demande : - Pas Sandrine ici, Signoré… Solo mia sorella e io…
seule Chiara - et elle me montre l’encore plus vieille qu’elle - e me… heu…
moi ? Je lui donne la carte qu’elle tourne et retourne et tout à coup son visage s’éclaire. |
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Elle se met à rire, ce qui ne l’arrange guère puis elle montre quelque chose d’indiqué sur la carte à sa frangine.
Les voilà parties toutes les deux dans des explications
entrecoupées de rires et de grandes claques sur les cuisses.
- Signoré ! Oggi… heu… jourd’hui… Quattordici agosto due mila
due !… si ?
- Attendez que je traduise… ben oui ! On est bien le quatorze août deux
mille deux ! Pourquoi !
- Signoré ! Guardi… heu… voir là !
Et elle m’indique le cachet de la poste.
" Venezia : 19 - 07 - 2001 "
Purée ! Qu’est-ce qu’y a dû avoir comme grève dans les postes !
Un an qu’elle a mis cette carte pour me parvenir !
Au travers de la porte, j’entendais encore le rire des deux vieilles.
Et comment je fais moi, pour retrouver la gare maintenant ?
- Hé ! Michaèèèllllé ! T’es encore là ?
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