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Le "Bucentaure"
Maquette du dernier BUCINTORO A partir de l'an 1000, sous le Doge Pietro Orseolo, pour fêter la soumission de la Dalmatie il avait été établi que le Doge, accompagné par les autorités de la ville, le clergé et le peuple, devait se rendre, le jour de l'Ascension, jusqu'au port du Lido pour assister à la bénédiction de la mer Adriatique. En 1177 le Pape Alexandre III, pour remercier Venise de son intervention dans la paix avec l'empire de Frédéric 1er Barberousse, donnait au Doge un anneau nuptial comme symbole de son pouvoir sur la mer. Une mer soumise comme une jeune épouse l'est à son mari : "VI SIA IL MARE SOTTOMESSO COME SPOSA ALLO SPOSO" Le Sénat pris ces mots à la lettre et pour renouveler à chaque année la cérémonie des épousailles, il décréta la construction d'une galère triomphale, sculptée et dorée dans toutes ses parties "QUOD FABRICETUR NAVILIUM DUECENTORUM HOMINUM" L'étymologie du mot BUCINTORO (Bucentaure) est incertaine. Il pourrait venir d'une embarcation médiévale à plusieurs rames le "BUCIO" ou "BUCIN" et du fait de ses dorures "DI ORO" ainsi le mot unique "BUCINTORO". Le doge s'embarquait suivi par les autorités et les ambassadeurs et prenait place sur l'arrière. Une fois au large il jettait en mer l'anneau béni, qui avait une valeur de six ducats, en prononçant les mots rituels "DISPOSAMUS TE MARE IN SIGNUM VERI PERPETUIQUE DOMINI". Le premier Bucintoro a été construit en 1277. Le dernier fût mis à l'eau sous le doge Alvise Mocenigo le 12 janvier 1728. Il fait 43.80 mètres de long, 7.31 mètres de largeur, 8.35 de hauteur. Il comptait 42 rames avec 4 rameurs chacune. Les rameurs étaient choisis parmi les ouvriers de l'arsenal. Sur le pont il y avait un grand salon qui s'étendait sur toute la longueur du navire. Cette vastissime salle avait le plafond et les murs dorés. Ces derniers étaient en partie revêtus d'étoffes précieuses. A l'arrière se trouvait le trône du doge et tout au tour de la salle des sofas étaient placés pour les personnes qui accompagnaient le chef de l'état. Même l'extérieur de la coque était garnie de décorations et figures allégoriques dorées. Toute la décoration du dernier Bucintoro a été exécutée par la Soprintendenza de Antonio Corradini (1668-1752). Le Bucintoro a été détruit en 1797, pendant l'occupation française. Les superstructures avaient été brûlées sur l'île de San Giorgio et on en avait tiré un peu d'or. La coque avait été gardée et utilisée comme prison flottante au mépris de la république aristocratique millénaire. Le musée conserve un fragment de la frise du dos du trône et un morceau de la hampe qui soutenait l'étendard. D'autres reliques sont exposées au musée Correr. En 1828 le vice-amiral de la marine de guerre, le marquis Amilcare Paollucci delle Roncole fit construire la maquette exposée, en se basant sur les dessins existants. Descriptif exposé sous la maquette
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