L’épidémie se propage à une vitesse foudroyante, moins de 3 semaines après la mort du malheureux menuisier et de sa famille, les victimes se comptent déjà par centaines, aucune couche de la société n’est épargnée, le doge et presque toute sa famille succombe.

Désespérés les survivants organisent une gigantesque procession, pendant 3 jours et 3 nuits, ils tournent autour de la place Saint Marc implorant la Vierge de leur venir en aide.

Le gouvernement s’engage si leurs vœux sont exaucés, d’élever à la Vierge Marie, la plus grande et la plus belle église jamais bâtie.

"Le doge fait le vœu solennel à Dieu de construire une église dans cette ville et de la consacrer à la très sainte Vierge, en l'appelant Santa Maria della Salute (signifiant à la fois "santé" et "salut") ; et chaque année, le jour où cette ville sera libérée du fléau, le doge et ses successeurs rendrons une visite solennelle à cette église, avec le sénat, en souvenir éternel de la gratitude de la communauté pour cette délivrance, qu'il soit alloué la somme de cinquante mille ducats sur les deniers publics à la construction de cette église ..."

Il semble bien que le ciel les ait entendus, en moins d'un mois l’épidémie se résorbe presque totalement.

La peste de 1630 aura fait quarante six mille victimes dans la seule ville de Venise !

Le 22 octobre 1630 le gouvernement lance un concours pour l’édification de ce temple votif, le projet est confié à un tout jeune architecte, Baldassare Longhena.

Le 21 novembre 1681 la basilique de Santa Marie della Salute est inaugurée

La basilique ne sera totalement achevée qu’en 1687, alors que Longhena est mort depuis 5 ans.

Depuis cette date, chaque 21 novembre, les habitants perpétuent l'engagement du doge. C'est encore de nos jours la fête la plus profondément populaire et la moins touristique du  calendrier Vénitien