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Texte tiré du livre de : Patrice Goré

Il n'y a pas 36 squeri dans Venise, on devrait trouver facilement. Mais personne ne sait, Marcello est assez secret. Nous retournons voir la belle du Bucentaure. Je ne peux vous en dire plus.

Elle me fait languir depuis plus d'un siècle, soupire l'amoureux. Ce n'est qu'une courtisane qui veut tout en donnant peu. Je vais vous dire moi où est le squero de Marcello… A ce moment, une enclume tombe du ciel en plein sur l'amoureux… pulvérisé! La maquette aussi en a pris un sale coup… comme après le passage des troupes napoléoniennes. Quant à la belle, elle pleure… un peu tard, non? Et nous, nous ne savons rien de plus.

Chaleur écrasante sur ce quai désert. Même plein d'animation, il reste désert : trop large, trop de lumière, impersonnel. Et puis ces yachts qui vous en mettent plein la vue, accostés le long des Rive. Et celui-là avec son hélicoptère sur le pont arrière. Moi, j'ai un chien qui bouge la tête sur la plage arrière de la voiture.

La caissière nous avait dit d'aller du côté du Bucentaure. La poupée dorée ne nous avait rien appris, si ce n'est que Marcello est un Casanova qui rend visite à un copain qui travaille dans un squero. Puis son prétendant s'était fait écrabouiller. Mais si on fait remonter le temps,  avant qu'il ne se fasse éclater juste au moment où il nous disait qu'il savait des choses. Enfilons notre combinaison verte, devenons Saint-Menoux, et remontons le temps.

Image: nous nous retrouvons devant le Bucentaure, la femme en or cause, le soupirant nous fait signe de la main. L'homme que vous cherchez se rend souvent à San Trovaso. Remonter le temps, ça a du bon, parfois.