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Tiziano Vecellio dit Le Titien
(1490 - 1576)


Issu d’une famille noble, Tiziano Vecellio naît entre 1488 et 1490 à Pieve di Cadore, au nord de Venise.
Ses parents l’envoient très tôt dans des ateliers pour y étudier, d’abord la mosaïque dans l’atelier de Sebastiano Zuccato, puis la peinture dans l’atelier des Bellini. Il sera fortement influencé par Giovanni Bellini, mais aussi par Giorgione.

En 1508, on peut lire pour la première fois le nom du Titien pour la commande de fresques de la façade du Fondaco dei Tedeschi (les fragments ayant subsistés sont conservés à l’Accademia et à la Soprintendenza ai Monumenti), qu’il peindra avec Giorgione, devenu son ami et associé.

En 1510, Giorgione meurt, puis c’est au tour de Giovanni Bellini en 1516. Titien devient alors le peintre officiel de la République de Venise. Il produit alors quelques tableaux, dont « L’amour sacré et l’amour profane » (vers 1515, Galerie Borghese, Rome), « L’assomption de la Vierge » (1516-1518, Santa Maria Gloriosa dei Frari, Venise), ou encore « La Pala Pesaro » (1519-1526, Santa Maria Gloriosa dei Frari, Venise). Avec «L’assomption de la Vierge », Titien atteint une renommée incontestée. Lui seront alors commandés 7 grands retables commandités par des mécènes tels que l’évêque Altobello Averoldi (« Polyptique de Brescia » vers 1519-1522, Santi Nazaro e Celso, Brescia), l’évêque Jacopo Pesaro (« Retable de la Ca’ Pesaro », 1519-1526, Santa Maria Gloriosa dei Frari, Venise).

A la même période, Titien est appelé à la cour de Ferrare par le Duc Alphonse d’Este et commence une série de scènes mythologiques comme « Bacchus et Ariane » (1522-1523, National Gallery, Londres) et des portraits comme « L’homme au gant » (vers 1524-1525, Louvre, Paris). Pour la Sérénissime, jusqu’en 1555, Titien réalisera les portraits des Doges (entre autres : « Doge Andrea Gritti », vers 1545, National Gallery of Art, Washington ; « Doge Francesco Venier », vers 1554-1556, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid).

Le talent du Titien se propage dans l’Italie du Nord. En mars 1529, grâce à l’intervention de l’Arétin, une collaboration prolifique naîtra entre le Titien et Frédéric Gonzague, duc de Mantoue. En effet, l’Arétin a l’ingénieuse idée d’adresser au duc de Mantoue, en octobre 1527, un portrait que le Titien venait de peindre de lui. Le duc de Mantoue est séduit et passe commande d’un portrait (« Frédéric II Gonzague, Marquis de Mantoue », 1529, Museo Nacional del Prado, Madrid) et arrange même une rencontre entre l’empereur Charles Quint et le Titien, d’où sortiront plusieurs portraits de l’empereur (dont « Portrait en pied de Charles Quint avec son chien », 1533, Museo Nacional del Prado, Madrid).
 

Œuvres sur le site

"Madone de Ca' Pesaro" aux Frari

"L'Assomption" aux Frari

"Transfiguration" à San Salvador

"Martyre St Laurent" Gesuiti

"Venere allo specchio"   Ca d'Oro

"Christ bénissant" Scuola angelo Custode

"St. Christophe"  Palais des Doges

Où trouver ses œuvres  à Venise

Galeries de l'Accademia
Basilique Santa Maria della Salute
Palais des Doges
Bibliothèque Marciana
Eglise San Salvador
Galerie Franchetti
Eglise San Marziale
Eglise des Gesuiti
Eglise de San Lio
Eglise San Giovanni Elimosinaro
Basilique S. Maria Gloriosa dei Frari
Scuola Grande di San Rocco
Eglise de San Sebastiano

 

 

 

 

 

 

 

On lui connaît également, à cette époque, des portraits de femmes, auxquelles il est parfois difficile de donner un nom, l’identité des modèles n’étant que de peu d’intérêts pour les commanditaires, ceux-ci préférant de loin cette beauté idéale et impersonnelle présentée à leurs yeux (« La Bella », 1536, Palazzo Pitti, Florence ; « La Vénus d’Urbin », 1536-1538, Galleria degli Uffizi, Florence).

Encore une fois par l’intermédiaire de l’Arétin, qui, dans une lettre adressée à Leone Leoni, sculpteur qui travaillait pour la monnaie du Pape, lui fait part de l’intérêt du Titien pour la famille Farnese et son désir de peindre le portrait des Princes. Sur le moment, rien ne se passe. Mais 2 ans plus tard, le Prince Ranuccio vient étudier à Padoue, et c’est tout naturellement qu’on demande au Titien de réaliser son portrait (« Portrait de Ranuccio Farnese », 1542, National Gallery of Art, Washington). Ce portrait séduira le pape qui le conviera à Bologne, au printemps 1543, pour y réaliser son portrait (« Portrait de Paul III », 1543, Museo Nazionale di Capodimonte, Naples). De là, à partir de 1544, le Cardinal Alessandro Farnese donne le feu vert au Titien pour se rendre à Rome et peindre le portrait des membres de sa famille, ainsi qu’un nu féminin rappelant la « Venus d’Urbin » qui l’avait fort impressionné. Ce sera « la Danaé » (1544-1545, Museo Nazionale di Capodimonte, Naples). Le soutien des Farnese au Titien va permettre à celui-ci d’obtenir des bénéfices ecclésiastiques pour son fils Pomponio.
Peu de temps avant son départ de Rome, en mars 1546, le Titien est nommé « Citoyen d’honneur de la Cité », mais déçu dans son projet d’obtenir les bénéfices ecclésiastiques pour son fils aîné.

En 1547, les Farnese le rappellent à Rome pour succéder à Sebastiano del Piombo à la sinécure de garde du sceau pontifical. Mais le Titien refuse et se dévoue pour l’empereur Charles, source de revenus plus importants et plus sûrs ! En 1548, le Titien est appelé par l’empereur à Augsbourg pour y réaliser une série d’une vingtaine de portraits (aujourd’hui perdus, mais connus grâce aux copies que Rubens en a fait) et repart pour Venise 8 mois plus tard.
En 1550, il reviendra à Augsbourg pour son dernier déplacement dans les cours étrangères, même si à partir de 1551, il devient le peintre de la cour de Philippe II d’Espagne. Il réalise, pour Philippe II, 6 grandes mythologies entre 1552 et 1562. Au total, à la mort du Titien, une production d’environ 85 peintures religieuses et mythologiques auront été commanditées par Philippe II.

A son retour à Venise, le style du Titien évolue encore pour atteindre une incroyable profondeur (« Mort d'Actéon », vers 1561, National Gallery, Londres ; « la Nymphe et le Berger », vers 1574, Kunsthistorisches Museum, Vienne). Parallèlement, alors qu’il ne souhaitait plus réaliser de peintures pour des commanditaires public, il accepte de réaliser une « Annonciation » (vers 1565, San Salvatore, Venise) où on retrouve ce style de dissolution progressive des formes par la couleur et la lumière.

Il n’achèvera pas sa dernière œuvre, destinée à son tombeau : une pieta (vers 1570-1576, Galleria dell’Accademia, Venise) terminée par Palma le Jeune.

L’âge et, peut-être, la peste l’emportèrent le 27 août 1576. Il est enterré aux Frari où son tombeau, signé Luigi et Pietro Zandomeneghi, ne le rejoindra qu’en 1852 !

Canaletto

Maison natale du Titien