Giovanni Bellini (~1425 -
1516)
"Tradition et innovation,
fidélité à toute épreuve aux vieux mythes vénitiens et soif insatiable
d'expérimenter de nouvelles techniques et de nouveaux modes d'expression,
tel est le destin de Bellini"
Yves Bonnefoy.
Giovanni Bellini nait à Venise à
une date imprécise entre 1426 et 1433. On suppose que son frère Gentile
était un peu plus âgé que lui, comme sa sœur Nicolosia. Mais la question
se pose également d’une naissance hors mariage qui le ferait naître avant
1429.
Le 29 novembre 1516, Marin Sanudo note avec
ferveur à l’annonce de la mort de l’artiste : « tout vieux qu’il était, il
peignait mieux que quiconque »
Fils de Jacopo Bellini (1400-1470) et d’Anna
Rinversi, c’est naturellement dans l’atelier paternel qu’il apprend, avec
Gentile et son cousin Leonardo, son métier de peintre. Jacopo travaille à
de grandes œuvres décoratives d’inspiration gothique ou byzantine. Mais la
découverte de la peinture florentine et de la « dolce prospettiva » permet
déjà d’envisager de nouvelles formes d’expression.
Les premières œuvres qui lui sont attribuées, 6
petits panneaux, dont la crucifixion du Musée Correr et la Sainte Ursule
de l’Accademia, datent d’avant 1450, il a donc une vingtaine d’années. En
1453, Andrea Mantegna épouse sa sœur Nicolosia. Ils travailleront
ensemble, étudiant chacun les œuvres de l’autre. C’est avec Andrea, à
Padou, qu’il fait la connaissance des milieux savants et novateurs.
On ne connaît pas la date de son mariage avec
Ginevra Bocheta. Son fils Alvise meut en 1499.
Le 28 aout 1479, Gentile part pour Constantinople
et laisse à Giovanni le soin des travaux de restauration de la Salle du
Grand Conseil au Palazzo Ducale. En 1483, il sera nommé peintre officiel
et, trente six ans après sa première entrée dans la Salle du Grand
Conseil, on l’y retrouve encore, en 1515, tout vieux qu’il était, comme le
dit Sanudo. En 1492, il exécute les toiles pour la Scuola Grande di San
Marco dont il est lui même membre.
Mais Giovanni Bellini restera, avant tout le
peintre des Madones et des grands retables. A une époque où se posait la
question aigüe de l’art religieux renouvelé par la perspective, des
rapports entre la Foi et l’image peinte, entre les figures de la grâce et
le monde créé, Il a su apporter une réponse simple et naturelle. Il
assigne à la nature une place seconde, mais ses personnages sont empreints
de sentiments humains, la tendresse, la douleur, la mélancolie et la
douceur.
Il travailla avec Vivarini et Carpaccio, Giorgione
devint son élève.
Il s’éteint à Venise après
avoir achevé une Madone pour la sœur de François Ier. Il sera inhumé au
cimetière des moines de San Giovanni et Paolo, dans le tombeau le long du
mur sud de la chapelle de la Scuola di Sant’Orsola.
Sur ses vieux jours, plein
d'humilité devant l'Art, il se fit l'élève de deux grands maîtres formés
par lui : Giorgione et le Titien.
Blandine |
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