Vencimont, le dimanche 7 novembre 2010.

Oh ne cherchez pas !

Vencimont est un petit village ardennais entre le bourg de Beauraing où la Vierge apparut en 1932 aux enfants Degeimbre et Voisin et la ville de Bouillon dont le château fut vendu par Godefroy pour financer sa participation à la première croisade qui le verra nommé premier souverain chrétien de Jérusalem.

Ce premier dimanche de novembre nous gratifiait d’un temps très doux. Sur la terrasse de pierre, je paressais avec zèle sur une rustique méridienne, engoncé dans une capiteuse courtepointe en camaïeu de bleus sirupeux. J’enviais alors l’ingénieur de Hambourg, Hans Castorp, et la ténébreuse caucasienne Clawdia Chauchat, les héros de la Montagne Magique que Thomas Mann écrivit une dizaine d’année après sa Mort à Venise.

Au fond du pré, le soleil coulait timidement son miel sur les branches nues du noyer. Sous son tapis de feuilles mortes, ensevelies à jamais, les ultimes noix tombées dans la semaine. Sur la gauche, Danieli, notre jeune chêne rouge d’Amérique brandillait sa famélique et mordorée charmille.

Dans la prairie attenante au potager épuisé, monsieur Léon, quatre-vingt trois ans, haut perché sur une échelle tout droit sortie d’une bande dessinée surannée , recueillait les derniers fruits de ses quatre pommiers plantés rigoureusement comme les quatre points sur la face d’un dé.

Aux pieds des fruitiers, munie d’une longue gaule noueuse, madame Denise, son épouse devant Dieu et les hommes, lui assurait péniblement quelque trouée.   ./..

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Monsieur Léon